2 Juil, 2024
Rompre avec les troubles alimentaires grâce à l’hypnose
Depuis notre naissance, manger nous permet d’assurer notre survie, tout comme la respiration ou la circulation sanguine. La différence réside dans le fait que nous sommes les seuls arbitres de ce que nous ingurgitons : nous décidons quoi manger et en quelle quantité.
Or, il arrive que certains mécanismes inconscients viennent troubler notre rapport à l’alimentation. Indépendamment de notre volonté, le simple fait de manger devient source de souffrances avec parfois de lourdes conséquences sur notre quotidien et notre santé. Je vous propose de comprendre un peu mieux ce que sont les troubles des conduites alimentaires (TCA), d’apprendre à les repérer et de découvrir comment l’hypnose peut aider à retrouver une relation saine et apaisée avec la nourriture.
Comprendre les troubles de l’alimentation et discerner ses différents types
Qu’est ce qu’un trouble du comportement alimentaire (TCA)
Grignotages intempestifs ou fringales nocturnes, il nous est tous arrivé de céder à des pulsions alimentaires. Jusque-là, rien d’inquiétant. Mais lorsque ce type de comportements s’ancre dans le temps et devient source de souffrances, il se peut que nous ayons affaire à un trouble de l’alimentation. Il s’agit là d’une véritable maladie mentale lourde de conséquences sur la santé et sur la vie sociale des personnes concernées. Ces troubles surviennent principalement chez les adolescentes ou les jeunes femmes, mais peuvent aussi toucher des personnes de sexe masculin. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas forcément de mécanisme de compensation (vomissement, prise de laxatifs, sport à outrance…) ni de prise ou de perte de poids excessive. Autant de facteurs qui expliquent pourquoi le diagnostic et la prise en charge surviennent parfois longtemps après les premiers symptômes.
Quels sont les différents types de TCA ?
Il existe plusieurs types de TCA. Malgré leur grande diversité, ils reflètent tous l’expression d’un mal-être profond qui ne peut s’exprimer autrement.
L’anorexie : Les personnes souffrant d’anorexie vont tenter d’éviter au maximum la nourriture. Cette forte restriction alimentaire va conduire à une perte de poids significative. Dans certains cas, on peut observer des accès d’hyperphagie, c’est-à-dire des crises durant lesquelles la personne va ingurgiter de grosses quantités de nourriture, qu’elle va ensuite compenser par des vomissements provoqués, un abus de laxatifs ou une hyperactivité physique. Les personnes anorexiques ont une vision altérée de leur poids et de leur apparence (dysmorphophobie). L’anorexie dénote une fragilité psychologique associée à un haut niveau d’exigence : la prise de poids est toujours vécue comme un échec inacceptable du contrôle de soi.
La boulimie : La boulimie touche des personnes qui ont souvent du mal à exprimer ce qu’elles ressentent et sont déconnectées de leurs sensations corporelles (satiété notamment). Elles vont tenter de se remplir au maximum, au-delà de leurs capacités physiques basiques, sans pouvoir s’arrêter. Va s’en suivre rapidement une sensation de perte de contrôle puis un sentiment de honte et de culpabilité après la crise. Les personnes souffrant de boulimie présentent un poids habituellement normal grâce à la mise en œuvre de phénomènes compensatoires (comme dans le cas des accès d’hyperphagie chez les personnes anorexiques).
L’hyperphagie boulimique : On parle d’hyperphagie boulimique lorsqu’il y a surconsommation d’aliments sans qu’il n’y ait de troubles métaboliques ou énergétiques associés. Ce dysfonctionnement est souvent lié à un état dépressif ou anxieux. On notera des épisodes récurrents incontrôlés, comme dans la boulimie, sans que toutefois des comportements compensatoires ne soient associés. La prise de poids est alors conséquente et mène souvent à l’obésité. Les personnes touchées par l’hyperphagie alimentaire souffrent généralement d’une grande sensibilité affective, sentimentale et psychologique : elles trouvent dans la nourriture un refuge apaisant et sécurisant.
Les troubles alimentaires non spécifiés
Il existe de nombreux autres troubles alimentaires qui englobent des problématiques différentes. Comme par exemple :
- L’orthorexie : une importance démesurée est accordée à la valeur nutritive des aliments. Les restrictions alimentaires que la personne atteinte s’impose peuvent mener à un fort isolement social.
- Le syndrome d’alimentation nocturne : reflet d’un besoin de se sentir « rempli » pour pouvoir se reposer pleinement, avec de lourdes conséquences sur le sommeil et le bien-être.
- Le pica : pratique qui consiste à ingérer durablement et de manière répétée des substances non-nutritives et non-comestibles (craie, terre, plastique, cheveux…) pour gérer des moments de forte tension. Le pica est lié à un trouble de la personnalité.
Origines & facteurs de risques
La cause directe de ces troubles reste difficile à identifier, il s’agirait plutôt d’une interaction de multiples facteurs qui enferment la personne touchée dans un cercle vicieux duquel il est extrêmement difficile de sortir.
Un terrain vulnérable
Il existe de nombreux autres troubles alimentaires qui englobent des problématiques différentes. Comme par exemple :
- une faible estime de soi et un manque de confiance ;
- un besoin de tout maîtriser (excès de perfectionnisme)
ou un besoin de réconfort
(gérer un trop plein émotionnel ou dissiper une frustration) ; - une grande importance accordée au regard des autres (sentiment de peur) ;
- un fort besoin d’exister en contrôlant son poids et son apparence physique ;
- des traumatismes non résolus (abus, violences..).
Un élément déclencheur
Sur ce terrain de vulnérabilité, un ou plusieurs événements d’ordre émotionnel vont constituer le ressort de pratiques alimentaires déviantes : on parle de déclencheurs. C’est surtout l’intensité de la réaction aux émotions et le mécanisme inconscient mis en place qui va faire basculer la personne vers un trouble alimentaire.
Des facteurs de pérennisation
Une fois ces pratiques anormales installées, certains facteurs internes et externes vont entretenir ce mode de fonctionnement perturbé (sentiment de contrôle, réaction de l’entourage…). Il devient alors difficile pour la personne touchée de retrouver un rapport équilibré et sain à son alimentation sans une véritable prise en charge thérapeutique.
Repérer les troubles alimentaires &
se faire aider par l’hypnose
Les victimes se sentent souvent isolées, enfermées dans une souffrance solitaire. Si un de vos proches présente des troubles du comportement alimentaire, garder en tête que les reproches ne lui seront d’aucune aide tant sa propre vision du phénomène est altérée. Seule une démarche de soin menée par différents professionnels de santé peut permettre de sortir de ces schémas aliénants. Dans cette optique, je peux grâce à l’hypnothérapie vous apporter un soutien durable et déjouer les mécanismes défaillants. Mais, avant toute chose, comment reconnaître un trouble de l’alimentation ?.
Reconnaître les symptômes du TCA
Vous souffrez peut-être d’un rapport complexe à votre alimentation ou vous pensez qu’un de vos proche est lui-même atteint d’un TCA, voici quelques symptômes qui doivent vous alerter :
- un changement de conduite alimentaire (évitement des repas partagés, rapport obsessionnel à l’alimentation, changement d’habitudes…) ;
- une anxiété accrue au moment des repas ;
- des comportements dissimulés
(vomissements volontaires, se cacher pour manger…) ; - une dénégation du trouble (« non je ne suis pas si maigre ») ;
- une variation excessive de poids ;
- une grande préoccupation liée au physique ;
- un changement d’humeur (isolement, anxiété, dépression…) ;
- une aménorrhée (absence de règles) ;
- une perte d’appétit ;
- une dysmorphophobie (vision altérée de la forme de son propre corps) ;
- une fatigue générale ;
- des problèmes gastriques.
Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, mais elle regroupe les principaux changements qui doivent alerter quant à la présence d’un trouble de l’alimentation.
Guérir d’un trouble alimentaire par l’hypnose
Retrouver un rapport équilibré à son alimentation et à son corps en général va se faire en plusieurs phases. Le chemin est souvent long et nécessite une véritable introspection de la part de la personne en souffrance. À chaque étape, un accompagnement par l’hypnose peut apporter un soutien tangible.
Favoriser la sortie du déni
Le premier cap à passer pour aller mieux est certainement de reconnaître la maladie, d’autant plus pour les personnes atteintes de TCA puisque la dénégation du trouble constitue un aspect important du dysfonctionnement même. Sortir du déni est un premier pas vers la pleine adhésion aux soins et donc vers la guérison. L’hypnose va permettre un travail de rééducation de l’inconscient pour retrouver un juste regard sur soi.
Découvrir l’origine des déclencheurs
Les causes des mécanismes à l’œuvre sont souvent enfouies. Les mettre au jour va nécessiter de creuser en profondeur, guidé par les indices que l’inconscient va nous révéler. Habitudes familiales, traumatismes passés, sensation de manquer d’amour, fort besoin de récompense… Une approche par l’hypnose va vous permettre de régler la cause pour guérir durablement.
Lever les blocages inconscients
Certains obstacles relèvent de notre inconscient et se sont installés dans notre esprit sans que l’on n’y prenne garde. Par exemple, manger représente une occasion de se retrouver, de célébrer et de partager. Il se peut qu’une expérience passée ait altéré cette représentation. Gardons aussi à l’esprit que modifier son apparence physique c’est changer le regard que les autres portent sur nous. Contrôler son alimentation, dans l’excès ou dans la privation, peut donc être lourd de sens d’un point de vue identitaire. Pour finir, l’alimentation « réconfort » ou les conditionnements familiaux sont d’autres exemples de blocages inconscients que le travail d’hypnose permet d’appréhender en douceur, au rythme auquel chacun est prêt à avancer.
Ce qu’il faut retenir
- Les conduites alimentaires durablement installées et sources de souffrance physique et psychique relèvent d’une véritable maladie mentale appelée trouble du comportement alimentaire.
- Les personnes touchées ont une vision biaisée de leur apparence, elles vont nier le problème et tenter de dissimuler certains comportements.
- Seul un véritable accompagnement thérapeutique peut permettre de retrouver une relation apaisée à son alimentation et à son corps.
- À chaque étape du traitement, l’hypnose peut agir en profondeur pour lever les mécanismes inconscients à l’œuvre.
Sources :
Cessez de manger vos émotions, briser le cycle de la compulsion alimentaire, Isabelle Huot et Catherine Sénécal, Les Éditions De L’Homme
Faire face aux troubles alimentaires, Angélique Gimenez, Alain Perroud, Daniel Rigaud, Retz
www.ameli.fr
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